Sahaja Yoga, une connaissance ancestrale



« Interviewer: Tout d'abord, nous aimerions connaître le Sahaja Yoga. Pouvez-vous nous dire quelque chose, quelle est l'importance de le pratiquer, pour la - surtout dans cette société.
Shri Mataji: C'est très important. Parce que, voyez-vous, c'est... toute cette connaissance est issue de la philosophie indienne. C'est un savoir très ancien. Ils avaient, disons, les Védas, on peut les appeler ainsi. Sur le côté droit, ils recherchaient la connaissance à l'extérieur. Et d'un autre côté, il y avait la connaissance de la dévotion, peut-on dire, comme les pujas et les 'archas' et tout cela. Mais au centre, il y avait le système pour éveiller la Kundalini et faire de vous une véritable âme Réalisée, comme nous le disons, celle qui a la connaissance, qui est la Gnose, comme ils disaient, 'gna'. Le mot "gna" vient du sanskrit, le mot gnostique aussi. Ainsi, celui qui est un "gnani", qui est un Bouddha, ou qui a obtenu le 'vidhya' des Védas, devrait le connaitre au niveau de son système nerveux central. C'est ainsi que la connaissance ne doit pas être seulement contenue dans un livre ou dans ce que vous dit votre gourou, mais elle doit faire partie intégrante de votre être.
Et c'est un système qu'ils ont suivi à la lettre dans le, je devrais dire, il a commencé au Maharashtra au début. Mais il était également très répandu au Népal, où vous avez dû entendre parler de Raja Janaka, qui a donné la Réalisation à Nivruttinath, à une seule personne. Donc, traditionnellement, c'était d'une personne à une autre, et il n'était même pas permis de la donner à une deuxième sa vie durant.
Interviewer: Comme la tradition du gourou-chela [disciple] ou c'est différent?
Shri Mataji: Comment?
L'interviewer: La tradition du gouru-chela ou c'est différent?
Shri Mataji: Oui, un seul. Un seul gourou et un seul chela. Et il a reçu la Réalisation. Cela se passait aussi chez les Nath Pantis, comme on les appelle 'Nathas' dans le - surtout au Maharashtra - ils avaient cette grande capacité à le faire, mais seulement selon la tradition.
Ainsi, lorsque Dnyanadeva est arrivé, il a demandé à son Guru: "Pourquoi ne pas écrire au moins sur ce sujet?" Parce que dans la Gita, il n'est pas mentionné comment on arrive à cet état. Il a donc dit: "Laissez-moi écrire." Au sixième chapitre de son Dnyaneshwari, il a écrit sur la Kundalini Jagruti et tout cela. Mais Adi Shankaracharya a parlé à ce sujet au 6ème siècle. Et on dit que, 14 siècles auparavant, c'était Markandeya qui en a aussi parlé, mais en sanskrit, voilà la différence.
Mais Adi Shankaracharya en a parlé au 6ème siècle. Avant cela, Markandeya en a également parlé. Mais c’était en sanscrit, c’est là la différence. Ainsi, les gens, comme on dit 'jana sadharan', [les gens ordinaires] les gens, n'étaient pas au courant. Il n'y a que très peu de gens qui savent qu'il y a, en nous, un pouvoir appelé Kundalini qui peut être éveillé. Même dans le Valmiki Ramayana, Valmiki en a parlé, et ils en ont parlé à Shri Rama. C'est dans le Valmiki. Ce pouvoir qui réside en nous se trouve dans un os appelé "sacrum". Les Grecs savaient aussi que c'était un os sacré, parce qu'ils l'ont appelé "sacrum". Et ils m'ont dit, quand je suis allée là-bas, que c'est vrai, nous savions qu'il y avait un pouvoir dans cet os, une sorte d'os pur, alors nous l'avons appelé sacrum. Quoi qu'il en soit, j'ai également vu en Afrique, en Colombie et ailleurs qu'ils ont utilisé la Kundalini comme emblème et d'autres choses de ce genre. Donc, peut-être que dans les temps anciens, ils en avaient connaissance.
Le plus étonnant en Colombie, nous y sommes allés et mon mari était Secrétaire Général de l'organisation Maritime internationale. Ils nous l'ont dit - c'est ainsi que nous étions en contact avec la Marine. J'ai donc demandé: "Pourquoi utilisez-vous un condor, ce Garuda, comme emblème ?". Ils m'ont répondu: "Parce que nos ancêtres nous ont dit qu'un dieu de l'Inde, de notre pays, appelé Vishnou, était venu sur un Garuda". Vous imaginez ? Je veux dire que c'est la plus grande "chamatkar" [surprise] que j'ai vue, qu'ils savaient - vous savez où se trouve la Colombie ? C'est si loin.
Interviewer: Oui, près du Surinam.
Shri Mataji: Si loin. Et là, celui-ci est venu, comme ils l'ont dit, sur Garuda. C'était dans les temps anciens. Il est très agréable de découvrir à quel point les gens ont tant de connaissances sur ces choses.
En Finlande, de tous les endroits, je leur ai demandé: "Que faites-vous"- en Islande, en Islande. Je leur ai demandé: "Comment appelez-vous le sucre?" Ils m'ont dit "Sharkara". J'ai dit que c'était un mot sanskrit - c'est un mot sanskrit authentique, "Sharkara". J'étais stupéfaite, vous savez. Voilà ce qu'il en est, nous ne connaissons pas les choses préhistoriques. Mais à l'époque préhistorique aussi, nous avons trouvé beaucoup de choses et partout. Disons aussi que la Tao de Lao-Tse est la même que la Kundalini. Il l'appelle Tao, et la Kundalini, il l'appelle Tao ; le nom peut être n'importe lequel, mais c'est la même chose. Ensuite, nous avons le zen. Le zen est la même chose, la même démarche.
Mais le problème est le suivant: il y a tant d'années, des milliers d'années qui se sont écoulées depuis que cette connaissance existe. Et soudain, je dis aux gens que maintenant nous pouvons avoir une Réalisation en masse. Ils ne connaissent même pas le mot "Kundalini". Ils pensent que " Kundalini " est comme "kundali", comme votre horoscope ou quelque chose comme ça. Les débuts ont été difficiles. J'ai travaillé pendant les 25 dernières années. Mais maintenant, il est devenu vraiment évident que cela peut fonctionner et que les gens peuvent obtenir l'éveil de la Kundalini et que des milliers peuvent obtenir la Réalisation. Interviewer: Mais quelle est la différence avec la Kundalini dont parle Patanjali?
Shri Mataji: C'est la même chose, la même.
Interviewer: Oh, c'est la même chose, oh.
Shri Mataji: C'est la même. Mais Patanjali n'a pas parlé de la Kundalini en tant que telle, mais il a parlé des étapes par lesquelles on passe. Tout d'abord, il a dit que le nirvikalpa vient en dernier Mais selon lui, c'est sarvikalpa samadhi, puis savichar- non. savichar samadhi, nirvichara samadhi, savikalpa samadhi et enfin le dernier, le nirvikalpa samadhi. Ainsi, avec notre Sahaja Yoga, nous n'avons que deux étapes: l'une est nirvichara et l'autre nirviklapa. Il y a des étapes intermédiaires, mais cette étape existe, certaines personnes l'ont atteinte, mais pas tout le monde. C'est pourquoi nous avons exclu (cette étape de sarvikalpa). Certaines personnes, même après avoir atteint la Réalisation, continuent de douter, voyez-vous. Ils sont au stade de savikalpa, le genre à douter. Mais par la suite, ils entrent en nirvikalpa. Nous l’avons donc divisé en deux: le nirvichara samadhi et le nirvikalpa samadhi. »
Shri Mataji Nirmala Devi, interview, Amsterdam, Hollande, 31/07/1994
Publié par dictionnaire sahaja yoga

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