Conseils pour passer un examen

« Je me souviens d’avoir demandé à Sir C.P. quel était le secret de son succès aux examens.

Il me répondit qu’il était dangereux de bluffer l’examinateur. 

Par exemple, si l’on ne connaissait pas un sujet ou la réponse à une question posée, il était préférable de ne rien répondre plutôt que d’inventer quelque chose, sinon cela créait un précédant négatif dans l‘esprit du correcteur, qui risquait ensuite d'appréhender les réponses correctes avec ce même état d'esprit négatif. Il me dit ensuite qu’en répondant à une question, il fallait laisser croire à l'examinateur qu'on en connaissait beaucoup plus sur le sujet, mais que le manque de temps nous empêchait de le développer. Pour moi, ces conseils furent une éducation en soi, et j'essayais de les mettre en pratique lors de mes examens.

En mai 1962, je passai le dernier examen (final group) afin d’obtenir le diplôme d’expert-comptable. Shri Mataji habitait alors à Bombay dans le quartier de Jeevan Jyot. J’aimais beaucoup ses deux filles qui étaient très divertissantes. Shri Mataji leur avait raconté beaucoup d’histoires de Shri Rama, du Christ et de Shri Krishna. Elles n’avaient jamais aimé les films qui ne parlaient pas de la mythologie des Purana (textes sacrés pour l’hindouisme). Elles nous disaient souvent qu’il ne fallait pas regarder de films vulgaires. Elles en connaissaient beaucoup sur tous les dieux et sur la Déesse. Elles devaient étudier dans un pensionnat de jeunes filles car Sir C.P. était toujours transféré d’un endroit à un autre. Toutes deux détestaient tellement leur école, à cause des Religieuses au visage renfrogné, que plus tard, elles évitaient même de s’en approcher. Elles me racontaient combien les sœurs étaient cruelles. C’étaient toutes deux de très brillantes élèves.

J'étais fin-prêt pour mon dernier examen et fus très content de découvrir les premiers tests en comptabilité, car j’étais capable de répondre à toutes les questions. Je mis une demi-heure à résoudre le premier problème. Voulant poser le stylo afin de me dégourdir les doigts, je ne réussis pas à ouvrir la main. Pendant un moment, je me crus paralysé. J’essayais de détendre mes doigts qui étaient complètement ankylosés et commençais à transpirer, de peur de ne plus pouvoir terminer le reste de mes tests. Le surveillant fut très gentil avec moi. Il me suggéra de sortir, de me passer de l’eau sur le visage, puis d’essayer de finir mon examen au mieux de mes possibilités. Suivant son conseil, je me lavais à grande eau. Le sang recommença à circuler à l’extrémité de la main, mais j’avais perdu vingt précieuses minutes à essayer de récupérer ma motricité. En conséquence, je ne réussis à résoudre que soixante-quinze pour cent des exercices. Je sortis très découragé de la salle d’examen car la comptabilité était mon point fort.

Shri Mataji voyant mon abattement, vint dans ma chambre après avoir servi le dîner à son mari. Elle écouta d'un bout à l'autre l'histoire de mon impuissance à répondre aux vingt-cinq dernières questions. Elle me conseilla d’oublier le passé, de faire comme si de rien n'était, et d'aborder la suite des épreuves comme si c'était la dernière tentative qu'on m'eût autorisé à passer. Au début, j’avais l’intention d’abandonner l'examen, mais petit à petit, je compris la sagesse de ses propos.

J’adoptais l’attitude du "maintenant ou jamais.”

Et je finissais le reste des écrits, le moral abattu. J’étais vraiment sûr d’avoir échoué à l’examen, car les taux de réussite pour le diplôme d’expert-comptable étaient de deux ou trois pour cent. Je rentrai à Nagpur et commençai à réviser pour la session de novembre. Mon échec me semblait tellement évident que je n’allai même pas voir les résultats. Un après-midi, alors que je travaillais sur le bilan d’un client, un de mes amis me téléphona pour me dire que j’avais réussi mon examen. Je le réprimandai en lui disant que je ne tolérais aucune plaisanterie!
Ensuite, tous mes amis commencèrent à m'appeler, mais je n’en crus aucun. Puis ce fut au tour de mon frère, mais n’étant toujours pas convaincu, je décidai d’aller vérifier par moi-même. Quand je vis le résultat, je le relus trois ou quatre fois avant d’accepter être bel et bien reçu. J’avais fini par surmonter les tribulations de l’examen d’expert-comptable, mais c’était surtout grâce aux conseils avisés de Shri Mataji. »
Babamama, Mes mémoires, chapitre 6, Life Eternal trust, 2000
Publié par dictionnaire sahaja yoga

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