Nirmala aimait le sport!


« Le patriotisme de mon père s'exprimait aussi dans une rébellion obstinée contre les traitements infligés par les Britanniques aux Indiens, aux Anglo-indiens, à ceux qui se prenaient eux-mêmes pour des Anglais et aux Indiens que l'on appelait "Brown Sahibs" . Un jour, il y eut un match de cricket opposant Anglais et Indiens. A ces occasions, on plantait deux tentes côte à côte pour que les membres des deux équipes puissent s'asseoir à leur convenance et sans discrimination raciale. Cependant, un dimanche, on organisa un match entre l'équipe du club de Chhindwara et celle des mines de charbon, dont certains joueurs étaient de purs Anglais et les autres des "Brown Sahibs". Le commissaire de police de Chhindwara, un Britannique, était responsable de l'aménagement du terrain. Il avait demandé aux employés de planter les deux tentes très loin l'une de l'autre et avait donné l'instruction de prendre la meilleure pour les Anglais et de la planter sous un arbre, alors que celle des Indiens devait se trouver à bonne distance. Quand mon père arriva sur le terrain, il comprit tout de suite que l'aménagement des tentes était un acte discriminatoire envers les Indiens. Mon père, accompagné des membres de son équipe, dit aux employés de faire savoir au commissaire de police et au chef de l'Administration du Département (district collector) qu'ils avaient quitté le terrain pour protester contre cette discrimination raciale.

En rentrant à la maison, mon père annonça qu'il avait décidé de ne pas jouer le match en raison de l'attitude raciste des Britanniques. Ma mère avait préparé un succulent repas. Elle était très bonne cuisinière, surtout pour la préparation du riz "pulao". Mon père lui dit que le dîner était annulé, mais qu'elle n'était pas obligée d'être d'accord avec lui. Cependant, elle était aussi une très grande patriote et ne pouvait pas supporter l'insulte faite aux Indiens.

Dès que la nouvelle fut transmise aux directeurs de la rencontre, les chefs de l’administration, le colonel Ploughdon et le colonel Chitaly, se rendirent chez nous pour convaincre mon père de jouer le match. Il leur répondit humblement mais fermement que la discrimination raciale était un crime social, qu'il ne jouerait donc pas le match d'aujourd'hui, ni aucun autre match pour ou contre les Anglais. Tous deux s'excusèrent au nom du préfet de Chhindwara. Ils lui certifièrent que les tentes avaient été replantées côte à côte et qu'il n'y aurait dorénavant plus jamais de semblables discriminations. Ce n'est qu'à ces conditions que mon père et les autres membres de l'équipe acceptèrent de jouer et, comme promis, il n'y eut plus jamais de discrimination raciale sur les terrains de sports.

Un jour, Shri Mataji avait alors huit ans et on la conduisit à un match de cricket où son beau-frère jouait. Le drapeau du Parti National était toujours accroché à leur voiture, flottant au vent. Ce match devait opposer des équipes de soldats. Ces derniers demandèrent à ce que le drapeau soit enlevé. Shri Mataji sortit du véhicule et leur dit qu'ils devraient d'abord la tuer avant d'enlever le drapeau. Alors on le laissa accroché à la voiture pour flotter au gré du vent. De retour à la maison, sa belle-soeur fut très effrayée de cette altercation, mais son beau-frère lui dit qu'elle avait bien fait.

Mon père, Prasadrao, a toujours encouragé ses enfants à faire du sport, car il croyait fermement qu'en plus de former un esprit sportif, le sport vous apprend la collectivité, le partage, la compréhension mutuelle et surtout, la notion de but à atteindre. C’est pourquoi tous ses enfants y compris les filles pratiquèrent tel jeu ou tel autre pendant leurs années de collège ou de lycée. Shri Mataji Elle-même était une championne confirmée de badminton au niveau de l'Etat du Maharastra. Elle jouait aussi à beaucoup de sports indiens et représenta Nagpur, par l'intermédiaire de son école, lors de manifestations sportives de niveau régional.

Prasadrao avait un autre centre d’intérêt: la chasse, notamment les grandes parties de chasse au tigre. Durant les années 1921-1922, Son Altesse le Maharaja de Khilchipur suivait la formation d'officier judiciaire à Chhindwara. C’était un grand sportif doublé d’un très bon chasseur, un « shikari »(chasseur). C'est pourquoi lui et mon père devinrent de très bons amis. Ils partaient très souvent ensemble à la chasse, surtout pendant les vacances. Au cours d'une de ces sorties, ils partirent débusquer du gros gibier. Mon père avait pris avec lui une carabine lourde (numéro 301). Cependant, ils ne rencontrèrent aucun gros animal, mais croisèrent une horde de chevreuils noirs. Mon père était un si bon tireur que lorsqu'il visa et tira, la balle transperça un premier chevreuil, pour atteindre ensuite un deuxième qui se trouvait non loin de là. Ses compagnons s'attendaient à ne ramasser qu'un seul cadavre et furent très surpris d’en trouver deux, pour un seul coup de feu. Le Maharaja de Khilchipur fut si impressionné par son habileté au tir qu'il lui offrit un fusil très rare, qui pouvait même tuer des éléphants.
Khilchipur est un petit pays au centre de l'Inde près de Bhopal. Sa formation accomplie, le Maharaja rentra à Khilchipur et invita plus tard tous les membres de la famille de mon père à venir visiter sa contrée. Ma mère me raconta que Shri Mataji avait à peine un an quand ils s’y rendirent. Ils y résidèrent en tant qu'hôtes de l'état pour une dizaine de jours. Etonnamment, Shri Mataji se souvient de tout ce qui concerne ce séjour à Khilchipur. »
Babamama, chapitre 1, "Mes mémoires", 2010


« Lors de son séjour à Nagpur, Shri Mataji se fractura la main droite en tombant par terre durant une partie de badminton. C'était pendant les vacances de décembre, peu de temps avant l’examen de fin d’année. Nous nous rendîmes à l’hôpital avec elle. Le docteur Ragilal, avant de lui remettre le bras en place, lui demanda si elle aurait la force de supporter la douleur, puis lui retourna le bras sans anesthésie. Il fut subjugué par sa résistance et dit à mon père que sa fille était une Déesse Durga. Comme elle était élève en première, son examen dépendait de l’administration du lycée et non pas de celle de l’université. Elle demanda alors aux autorités compétentes de pouvoir passer son examen après l'enlèvement du plâtre de sa main droite. L’administration refusa cette requête et elle dut revenir à Nagpur sans avoir pu se présenter aux examens. Mes parents décidèrent alors de l’inscrire à la faculté des Sciences locale (appelée maintenant l’Institut des sciences). C’est de cette façon que Shri Mataji commença à fréquenter la “Faculté des Sciences” de Nagpur. »
Babamama, chapitre 4, "Mes mémoires", 2010
Publié par dictionnaire sahaja yoga

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