"Niroutai, activiste pour l'Indépendance de l'Inde"

La sœur cadette de Shri Mataji parle de leur enfance, de leur famille et de leur lutte pour l'indépendance de L’Inde.

« Honorables invités, qui ont célébré l'anniversaire du 60e anniversaire de ma sœur aînée, mes plus jeunes frères et sœurs et frères et sœurs Sahaja Yogis. Ce soir, je me considère chanceuse de pouvoir, en cette occasion, dire quelques mots à propos de Niroutai. Celle que vous connaissez en tant que Mataji Nirmala Devi, l'appelions Niroutai.
Niroutai et moi-même, nous avons toutes deux grandies ensemble et j'ai donc eu le privilège de connaître de près ses vertus et le dynamisme de sa personnalité. Nous sommes nées alors que l'Inde était un pays assujetti. Pourtant, étant nées dans une famille chanceuse et nantie, nous n'avons souffert de la pauvreté ni d'aucun problème de la vie. Notre enfance s’est passée dan le bonheur et dans la joie.
Nous sommes nées à Chhindwara, c'est-à-dire que mon frère aîné, M. Narendrakumar Salve -, que vous devez tous connaître car aujourd'hui, il est le ministre de l'acier et des mines -Niroutai, moi-même et mon frère cadet, M. Balasaheb Salve, nous sommes nés tous les quatre à Chhindwara, et les trois autres plus jeunes frères et sœurs sont nés à Nagpur, parce que notre père a été muté à Nagpur en 1928. En l'an 1930, qui est censé être l'année la plus cruciale dans la lutte pour l'indépendance de notre nation, notre style de vie a subi un changement radical.
Notre père a renoncé à son titre de "Rao-Sahib" pour rejoindre le mouvement "Freedom" (créée par Gandhi). Nous étions trop jeunes pour comprendre l'importance du changement qui allait toucher notre mode de vie, c'est-à-dire au niveau de nos vêtements, de nos activités, etc., mais peut-être en raison d'un amour inné pour la liberté, nous avons bien accueilli le changement et nous ne l'avons jamais combattu. Nous avons tous accepté le changement, mais parmi nous. Niroutai était la plus zélée à l'accepter.
Notre mère devait nous emmener en voiture avec elle à chaque fois qu’elle et notre père devaient se rendre aux réunions du Congrès d'alors, et je me souviens que Niroutai tenait pour nous des réunions similaires à la maison et, en imitant les leaders, elle prononçait des discours, façon théâtre familial. On chantait alors la chanson "Charkhd chata chata ke Lenge Swarajya Lenge" (nous gagnerons notre liberté en tournant la girouette). On accompagnait notre mère lors de boycotts organisés devant les magasins vendant de vins.
Mais le plus important, c’étaient nos manifestations. Gandhiji, Bapu, avait introduit la notion de "Vanar-sena" (d’armée des singes) en direction des enfants. Avec le drapeau tricolore du Congrès en mains, Niroutai menait ces processions qui parcouraient la localité où nous habitions. Dès l’enfance, il était évident que Niroutai possédait ce leadership - avec la pleine compréhension et le but de réaliser quelque chose dans la vie- qui n’était pas pour satisfaire son ego.
En 1942, lorsque le mouvement Quit-lndia a commencé, Niroutai y a participé très activement. Je ne sais pas si elle vous a informé d'un incident lors de cette période: elle avait été renvoyée temporairement du collège pour avoir offert des bracelets au fils du directeur de l’Instruction Publique, qui refusait de coopérer avec le mouvement.
Lorsque le directeur du collège a reçu l’ordre de la renvoyer, étant un ami proche de notre père, il s’est mis en congé. Le vice-directeur est venu chez nous et a rencontré notre mère. Notre père était déjà en prison (pour activisme politique) et, par conséquent, il a conseillé à notre mère de retirer le nom de Niroutai du collège, sinon sa carrière éducative risquerait d’être ruinée.
Mère en a parlé longuement avec Niroutai, qui, sans crainte, a déclaré à sa mère et au vice-directeur qu'elle ne permettrait jamais que son nom soit retiré. Elle préférait encore accepter le châtiment (du gouvernement britannique). Quel sacrifice! Une fille prenant une décision aussi audacieuse à l'âge de 15 ou 16 ans, ce n'était pas une mince affaire! De telles décisions ne peuvent être motivées que par une inspiration intérieure. On ne peut pas les forcer et, par conséquent, ces inspirations provenant de l'intérieur comme la Parole divine peuvent élever une personne à des niveaux très nobles et élevés. Nous avons eu beaucoup de chance d'avoir des parents très compréhensifs qui n'ont jamais réprimé nos envies intérieures.
J'ai mentionné précédemment que notre père était déjà en prison. La correspondance avec la famille n'était pas autorisée. Je ne sais pas si vous connaissez les difficultés que les familles des combattants de la liberté avant l'indépendance ont connues, car aujourd'hui vous êtes ici dans une Inde libre et beaucoup d'entre vous sont peut-être nés sans une Inde indépendante.
Nous avions reçu une lettre que notre père avait glissée dans la poche du manteau qui devait passer par la laverie. Il y avait écrit: J'ai appris par les journaux. Mes plus chaleureuses félicitations à Nirmala." Ainsi, même alors, nous étions tous fiers d'elle.
L'autre jour, certaines personnes qui écrivent la biographie d'un combattant de la liberté se sont renseignées sur les contributions de Niroutai à la lutte pour la liberté, car elle et son amie avaient osé voyager avec ce combattant de la liberté, se faisant passer pour ses filles, dans le seul but de l’empêcher d'être arrêté.

Même après son mariage, Niroutai n'a pas changé et, c’est en raison de ses franches qualités aussi qu’elle a pu rassembler une grande famille avec tant d'entre vous. D’après moi, elle a été passionnée par "Sahaja Yoga" en raison surtout des bases solides données par nos parents dans notre enfance concernant des valeurs justes, l'importance d'une vie éthique et spirituelle.
Chaque soir, quand il revenait du tribunal, notre père (avocat à la cour) jouait de l’harmonium et nous enseignait des bhajans de toutes les religions. Nous sommes chrétiens, mais je ne me souviens pas d’une préférence particulière pour les hymnes chrétiens. Étant fan de musique, j'étais particulièrement intéressée à apprendre ces bhajans.
Le premier bhajan qu’il nous a enseigné c’était "Bande Jap Man Har Giridhdri" (O mental, souviens-toi de Har (Shiva) et Giridhari, c'est-à-dire Shri Krishna) qui suit la mélodie du raga Darbari Kanara. Il nous faisait même interpréter ces bhajans individuellement. Ainsi, dès l’enfance, le respect de toutes les religions nous a été inculqué et dans ce contexte, je ne suis pas du tout surprise que Sahaja-Yoga soit devenu la mission de la vie de Niroutai.
Son autre qualité remarquable c’est l’amour maternel qu’elle a pour chacun. Nous sommes très impressionnés et émus par la foi profonde et le véritable dévouement que vous avez tous pour elle. Je pu constater, depuis hier, avec quel sérieux et tendresse vous voulez vous en occuper. J'ai remarqué en plaisantant que je ne peux pas être certaine que mes propres belles-filles s'occuperaient aussi bien de moi!
C’est pourquoi, dans un monde comme le nôtre, rencontrer une telle foi profonde, une véritable dévotion, une grande considération et une affection pure est une expérience rare. On en trouvera des milliers s’il s’agit être égoïstes, se méfier d’autrui, être violents et destructeurs. Mais s’il s’agit d’aimer, de s'occuper des autres comme de notre propre famille et de respecter un être humain simplement parce que c’est un être humain, ils hésiteront à se faire connaître.
Par conséquent, Niroutai a accepté un véritable défi - un défi non seulement au niveau national mais aussi au niveau international, et pour cela nous tous, frères et sœurs, sommes très fiers d'elle. Elle m'a donné une idée de son travail et des personnes qui sont devenues ses disciples. Pourquoi pas ?
Je crois fermement que la bonté est la qualité essentielle d'un être humain et, par conséquent, quelques soient les tentations qui croisent son chemin, il finit par choisir la bonne direction et réaliser que la vie spirituelle et Dieu ne sont pas des mythes mais sont bien réels.
Je suis vous très reconnaissante de m'avoir donné l'occasion d'exprimer mes pensées devant vous et au nom des membres de notre famille, je prie Dieu que Niroutai soit bénie d’une très longue vie. Nous essayerons de contribuer à notre manière à sa mission qu’est "Sahaja Yoga". Je suis sûre que vous collaborerez avec elle. Et je conclurais mon discours en priant Dieu de l’y aider. »
Propos du docteur S. Swaminathan Ramachandran sœur de Shri Mataji, recueillis par Allan Wherry , 21/03/1983
Publié par dictionnaire sahaja yoga

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