La notion de divin et de diable chez C.S. Lewis


La notion du divin n'est pas une pensée mais une expérience, un événement comme dit Shri Mataji. L'expérience de C.S. Lewis lui est advenue d'une façon, qui pour lui, reste étonnante et inattendue : il n'a pas recherché le divin, mais l'a rencontré et l'a reconnu presque "malgré lui". Il ne se savait pas être un chercheur, car il ne recherchait que la vérité.
Voici un extrait de sa biographie où il explique sa transformation intérieure:

« Je n'ai jamais connu l'expérience qui consiste à chercher Dieu. C'est dans l'autre sens que les choses se produisirent: II était le chasseur (ou c'est ainsi que je percevais la chose) et j'étais le daim. II me traqua comme l'aurait fait un Peau-Rouge, me visa précisément, et fît feu. Et je suis reconnaissant que cette première rencontre (première dont j'eus conscience) se produisit de cette manière. Cela m'arma contre la peur future que cette expérience n'ait été que l'assouvissement d'un désir. Une chose que l'on désire peut difficilement ressembler à cela...Ce que j'avais tant redouté a fini par m'arriver. Au cours de l'été 1929, je cédais et admis que Dieu était Dieu. Je me jetais à genoux et me mis à prier. J'étais sans doute, cette nuit-là, le converti le plus démoralisé et récalcitrant de toute l'Angleterre. »
Pour C.S. Lewis, le diable est cette rationalité qui est capable de démontrer et de prouver tout et son contraire, selon une argumentation apparemment logique. Cette idée est largement décrite dans l’œuvre de Blake, où la rationalité, symbole du mental limité et quasi obsessionnel, s'attaque à l'Imagination humaine, symbole de la liberté de l'homme.
Dans ce chapitre "Tactique du diable", un de ses personnages, Screwtape, l'oncle du diable apprenti, écrit à son neveu sur la façon de manipuler un jeune converti, afin de le perdre:

« N'es-tu pas un peu naïf ? On dirait que tu t'imagines l'arracher par le raisonnement aux griffes de l'Ennemi. Ceci aurait été possible s'il avait vécu quelques siècles plus tôt. A cette époque-là, les humains savaient encore reconnaître quand une chose était prouvée et quand elle ne l'était pas. Et lorsqu'elle était prouvée, ils y croyaient vraiment. Ils faisaient encore le lien entre la pensée et l'acte, ils étaient prêts à changer leur manière de vivre quand la logique le leur conseillait. Mais, par le moyen de la presse et des autres media de masse, nous avons réussi en grande partie à modifier cela. Ton homme a été habitué depuis son enfance, à abriter une douzaine de philosophies contradictoires dans son cerveau. En jugeant d'une doctrine, l'essentiel pour lui n'est pas de savoir si elle est "vraie" ou "fausse" mais si elle est "abstraite" ou "pratique", "démodée" ou "moderne", "souple" ou "rigide". Les slogans, et non le raisonnement, seront tes meilleurs alliés pour l'éloigner de l'église. Ne perds pas ton temps à essayer de le convaincre que le matérialisme est vrai! Fais-lui croire qu'il est fort, vigoureux, courageux, que c'est la philosophie de l'avenir. Car c'est à ce genre de chose qu'il est sensible.
L'inconvénient à faire appel au raisonnement, c'est que l'Ennemi a l'avantage du terrain. II sait fort bien argumenter. Tandis que dans le genre de propagande pragmatique que je préconise, il s'est montré depuis des siècles bien inférieur à notre père d'en bas. Par le simple fait d'argumenter, tu éveilles l'esprit de ton protégé. Et une fois qu'il est éveillé, qui peut en prévoir les répercussions? Même si tu arrives à tordre le fil de ses pensées et que cela tourne à notre avantage, tu constateras que tu as favorisé chez lui l'habitude néfaste de réfléchir aux grands problèmes de la vie et détourné son attention de ce qui tombe sous le sens. Or, c'est ci-dessus que tu feras bien de fixer son attention. Et apprends-lui à appeler cela la "vraie vie" sans lui laisser le temps de s'interroger sur ce qu'il entend par "vrai".»
Tactique du diable.
Même si son œuvre est inspirée de situations et de personnages bibliques, sa spiritualité est bien plus universelle que cela.
On peut trouver facilement le livre le "Monde de Narnia" qui reprend les 7 tomes des "Chroniques de Narnia". Cet extrait vient du premier tome intitulé le Neveu du magicien, The Magician's Nephew, édité en 1955 ou du chapitre 6 du "Monde de Narnia".
Publié par dictionnaire sahaja yoga

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le Kavach de la Déesse ou Devi Kavach

Comment faire le bandhan de l'amour?

Hanuman Chalisa par Arun Apte