Visite à Téhéran


A cette époque, vers le mois de novembre 1970, Babamama se trouve en poste à Téhéran et vient juste d’apprendre que sa sœur a en fait, une dimension spirituelle pour lui insoupçonnée jusqu'ici. Lors de son deuxième passage pour voir son frère et sa femme, Shri Mataji décide de donner la Réalisation.

« Elle savait aussi que pour atteindre les gens au niveau spirituel, Elle devait manifester Son énergie en les soignant. Des amis, connaissances et admirateurs, avaient entendu parler de la guérison d’une personne atteinte d'un cancer, et certains vinrent la voir pour se plaindre de leurs problèmes de santé. Une seule dame, madame Oak, la considéra comme son guide spirituel (Gourou), et commença à suivre les instructions que Shri Mataji lui donnait. Voici comment avait démarré Sahaja Yoga, un jour de juillet 1970.

Lorsqu’Elle se rendit à Téhéran, Elle avait environ 12 disciples, Chandubai Javeri, Raulbai et d’autres. Certains ne La voyaient que comme une guérisseuse, tandis qu’un petit nombre La considérait comme un guide spirituel.
Elle me parla sans interruption pendant à peu près trois heures. Elle avait débuté Son discours au crépuscule et quand Elle le termina, il faisait nuit noire. Aucun de nous deux n'avait vu passer ces trois heures. Elle exprima le désir de donner la Réalisation du Soi à quelques-uns de mes amis qui avaient un penchant pour la spiritualité. Aussi, de retour à Téhéran, je les appelais pour arranger le jour suivant un dîner, suivi d'une soirée spirituelle avec Shri Mataji.

Certains de mes amis avaient entendu parler de Shri Mataji à travers moi et avaient développé une grande admiration pour Elle. Aussi décidèrent-ils de La distraire, mais à Téhéran, les seuls endroits où l’on pouvait s’amuser étaient les boîtes de nuit. Aussi nous la conduisîmes dans une boîte de nuit et mes amis Lui offrirent du Champagne, par pure hospitalité. J’étais terriblement embarrassé car ils agissaient à l’encontre de mes instructions : ne pas Lui proposer de boissons alcoolisées ni en boire en Sa présence. Bien sûr, Shri Mataji refusa, mais Elle comprit la situation fâcheuse dans laquelle je me trouvais, et dit que cela ne La gênait pas que mes amis boivent. Je craignais aussi qu’ils ne m’offrissent du Champagne, mais d’une certaine façon la sagesse prévalut. Au lieu de cela, ils en proposèrent à ma femme qui refusa également. Je dois dire que je n’ai jamais été porté sur la boisson, mais de toutes manières, je n’aurais jamais pu faire le rêve de boire, ne serait-ce que du Champagne, devant Shri Mataji, tellement j’éprouvais de respect pour Elle.

Le jour suivant, une vingtaine de mes camarades, dont certains accompagnés de leur épouse, se rendirent chez moi pour un dîner ayant pour thème l’éveil spirituel. Mes amis de l’ambassade de l‘Inde, des Nations Unies, des agents de compagnies de voyage, des journalistes, et naturellement mon directeur, tous vinrent et après le dîner nous eûmes une séance de Réalisation du Soi. A cette époque, Shri Mataji demandait aux personnes de s’allonger avant de leur donner la Réalisation. Alors qu’Elle était en train de leur donner la Réalisation, je me trouvais debout près d’elle, observant la scène. Soudain, je sentis un parfum de bois de santal. L’arôme était si fort que toute la pièce s’emplit de cette fragrance. Je suspectais Shri Mataji d’avoir emporté du bois de santal dans son sac à main, et je savais pertinemment qu’il était interdit d’introduire du bois de santal à Téhéran. Considérant le fait que certains journalistes participaient aussi à cette séance de Réalisation du Soi, j’avais peur que quelque chose de malencontreux n’arrivât. Je m’approchais et Lui demandais dans un murmure, si Elle n'avait pas emporté du bois de santal. Elle me répondit d’un éclat de rire, et sans un mot, pointa du doigt un certain docteur Divan, en me demandant d’aller humer son crâne. Le docteur Divan, qui se trouvait dans un autre monde après sa Réalisation, exhalait un fort parfum de bois de santal au niveau de la tête. Après avoir humé sa tête, je lui chuchotais son nom à l'oreille, mais il n’eut aucune réaction. Aussi je le secouai et lui demandai s’il s’était appliqué une huile parfumée au santal. Il me répondit que cela faisait déjà un bon moment qu’il ne mettait plus d’onguent sur ses cheveux, car il commençait à devenir chauve. Il ajouta que Shri Mataji avait dû mettre un effet rafraîchissant sur sa tête, car il se trouvait intérieurement très frais. Je fus très étonné de la façon dont Shri Mataji pouvait transmettre un tel parfum dans le corps de quelqu'un en étant assise à distance.

Une autre dame (de religion Parsi) était arrivée avec des béquilles, car elle souffrait d’une douloureuse arthrite. Quand elle repartit après avoir reçu sa Réalisation du Soi, ce fut sans appareillage et le lendemain, on la vit au volant de sa voiture.
Le jour suivant à Téhéran, tous les principaux journaux de langue anglaise publiaient cet événement. Les journalistes écrivirent qu‘ils avaient été témoins de ce qu‘ils mentionnaient dans leurs colonnes. Beaucoup de gens lurent ces nouvelles, et soudain, j'ai commencé à recevoir de nombreux coups de fil. Dès le soir, de nombreuses personnes accompagnées de leurs parents malades faisaient la queue devant ma résidence. Un midi, alors que je rentrais déjeuner, je vis une foule de gens se tenant devant l’entrée de mon immeuble. Après m'être renseigné, il s’avéra qu’ils attendaient leur tour pour recevoir les bénédictions de Shri Mataji, et comme c’était l’heure de manger, ma femme leur avait demandé de patienter. Quand je leur demandai pour quelle raison ils restaient dehors, ils me répondirent que mon appartement était déjà bondé de gens attendant leur tour. En arrivant chez moi, je vis beaucoup de personnes, des Indiens, des Parsis, des Perses, des Libanais et des Iraniens musulmans qui attendaient la fin du repas de Shri Mataji. Lorsqu’ Elle était arrivée pour la première fois à Téhéran, je L'avais présentée comme ma sœur. Mais Sa popularité était devenue telle, que quand Elle repartit, c’était moi que l’on présentait comme Son frère.
Shri Mataji resta presque huit jours chez moi, et après avoir fait quelques achats en ville, Elle repartit pour Bombay. Même après Son départ, les gens continuèrent à se rendre chez moi pour prendre de ses nouvelles.

Sa visite à Téhéran me laissa décidément désorienté. D’un côté, j’étais prêt à admettre qu’Elle avait des pouvoirs de guérison, mais ma raison et ma rationalité ne me laissaient pas accepter qu’Elle puisse transformer un être humain de l’intérieur. En même temps, je sentais vraiment que si Elle pouvait accomplir cette tâche impossible, j’en serais des plus heureux car Elle était la personne que j’aimais le plus. Ces sentiments contradictoires créaient en moi beaucoup de confusion, et pourtant je me tenais le raisonnement suivant : tôt ou tard Elle réaliserait la futilité de sa quête, et par bon sens, abandonnerait l’idée de transformer les êtres humains.»

Babamama, Mes mémoires, chapitre 8, Life Eternal trust 2000
Photo plus récente (années 90 environ)

Publié par dictionnaire sahaja yoga

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