L'humilité comme mode de gouvernement politique


« Lal Bahadur Shastri m'a questionnée à plusieurs reprises sur la façon d'améliorer les conditions alimentaires de l'Inde. Maintenant, vous savez qu’avec Sahaja Yoga c’est possible. Je ne pouvais pas lui parler de Sahaja Yoga, (qui n’avait pas encore débuté) mais Je lui ai bien dit qu'il existe une méthode divine par laquelle cela pouvait être fait. Cependant, l'agriculture devait être sans impôt sur le revenu et on devait lui accorder une importance maximale. Jusqu'à aujourd'hui, cela fonctionne, (le système que Shastri a mis en place). Sinon il m’a interrogée sur différentes choses, même à propos du Cachemire. Je lui ai dit que la plus grande erreur était de faire une constitution distincte. En cela, vous ne faites que créer un écart entre l’Inde et le Cachemire. Toute son attention était si holistique.
Il essayait toujours de voir comment on pouvait créer de belles relations entre des gens de différents endroits, de différentes religions, d’idéologies différentes. Il avait un talent pour cela. Je pense qu'il élevait peut-être leur Kundalini, car il pouvait transformer une personne. Son style était si collectif qu’il se tenait lui-même dans le jardin pour rencontrer toute personne arrivant chez lui. Il avait une mémoire formidable, moi aussi. Alors Je me disais que J’avais découvert quelqu’un d’autre qui avait une si formidable mémoire. Parce que pour moi, c’est parfois gênant d'avoir une telle mémoire, mais pour lui, c'était une telle bénédiction, car il demandait à chacun des petites choses comme "comment va votre mère?" , ou bien, "avez-vous obtenu votre maison?" C’était beaucoup plus subtil ainsi. Il avait une nature maternelle. Il a été naturellement extrêmement gentil avec Sir CP. Je lui ai dit une chose : "vous devriez prendre un peu de repos aussi et faire un peu de méditation". Il n'avait pas le temps. Il a dit: "Il vaut mieux briller comme une étoile filante". J'ai répondu : "les étoiles filantes ne sont pas aussi bien importantes que les étoiles. Or, vous êtes si important. Vous n'avez aucune idée à quel point vous êtes important. Et si vous le réalisiez, vous prendriez soin de vous. "

Il avait l'habitude de vivre dans la dernière partie de la maison (il n’utilisait qu’une partie de la maison qui lui avait été attribuée pour sa fonction). Il était si humble, tout ce qu'on lui donnait manger, il le mangeait. Il dormait sur un lit ordinaire. "Pourquoi êtes-vous un tel saint? Pourquoi ne dormez-vous pas sur un lit convenable? Après tout, nous avons besoin de vous, vous devriez le faire pour nous." Il disait: "je me sens plus à l'aise dans ce lit." C’était un homme qui était si détaché.
Il allait se rendre en Russie et tous estimaient que l'habit qu'il portait n'est pas suffisant pour la Russie. Ils m'ont demandé de le lui dire. Ils se sont adressés à Sir CP et lui ont dit : "Monsieur, ne pensez-vous pas que vous devriez emporter un autre manteau pour vous-même?" Shastri a dit à Sir C.P. : "ah, alors ils sont venus vous trouver maintenant". Car lui faire prendre un manteau pour lui-même était chose impossible. Il n'avait jamais d'argent sur lui. Il ne connaissait pas les nouvelles pièces de monnaie. Alors, comme J’étais toujours présente à l'aéroport, il m’a dit (un jour) :
- Cette dame est venue pour me recouvrir du drapeau de la paix. Je n'ai pas d'argent, que faire?
- D'accord, ai-Je répondu. Je vais lui donner quelque chose. Je lui ai donné une roupie.
- Vous n'avez pas de pièce de monnaie?
- Cette piève vaut 10 paisa, ai-Je répondu.
- Qu'est-ce que c'est?
- Cela vaut de nos jours un dixième de roupie.
....Il voulait lui donner une pièce de monnaie, c'est une chose de bon augure. Il était si détaché des choses.
Il travaillait si consciencieusement. A la manière dont il me posait des questions, J’ai découvert avec surprise la façon si zélée et subtile avec laquelle il voulait réformer le pays.
- Que devrions-nous faire? M’a-t-il demandé.
- Tout d'abord, nous devons avoir de l'eau, ai-Je dit.
- Je sais que nous devons avoir de l'eau dans chaque village.
Gandhiji avait l'habitude de dire à sa femme : "va au puits et rapporte moi de l'eau." Je lui ai dit un jour: "Ba (tata), permettez-moi de le faire, pourquoi faites-vous cela? " Elle m’a répondu: "Oh non, mon mari va être très en colère, il m'a dit que tant que tous les villages de l'Inde n’auront pas d’eau, tu iras chercher de l'eau pour moi. " Shastriji avait vraiment le même style. Aussi a-t-il dit, "Ces gens qui voyagent en troisième classe (dans les trains) n’ont pas de ventilateur". Il a fait mettre des ventilateurs dans les compartiments et les salles d'attente.
C’était un communiste dans un sens, parce qu'il était capitaliste. Il était si plein d'amour et de patriotisme. Son amour ne lui permettait pas de voir des gens souffrir. Il a essayé de faire tout ce qu'il pouvait. Il n’a vécu que dix-huit mois (en tant que Premier ministre), comme une étoile filante, comme il l’avait lui-même dit. J'ai toujours insisté pour que (Sir CP) aide Shastriji, parce que Je savais ce qu'il était. J'ai eu l'image d'un homme qui ferait une telle révolution dans ce pays (l’Inde), et qui amènerait les gens vers des valeurs supérieures, supérieures à l'argent et aux affaires d'argent. »

Shri Mataji Nirmala Devi, synopsis du discours (en Hindi) pour l’inauguration du livre “Lal Bahadur Shastri - Une vie de vérité en politique” de Sir C. P. SrivastavaNew Delhi, samedi 03/12/1994
DIVINE COOL BREEZE, VOL. VII, Issue 4 & 5
Photo: Shastriji et sa femme parlant à un simple citoyen indien.

Publié par dictionnaire sahaja yoga

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