La Déesse Mère des Egyptiens s'appelait Ma'at


« Les mythes ne sont pas des histoires fantaisistes. Nous ne serions pas aussi attirés par eux s'ils l'étaient. Cela peut vous surprendre à quel point les histoires modernes se conforment à leurs schémas. Les personnages et les costumes peuvent avoir changé, mais des millions de gens affluent toujours pour acheter ces histoires, même si elles sont répétées dans les livres de CS Lewis ou de JRR Tolkien, qui ont fait des tubes au box-office du cinéma ou, plus récemment, les histoires de JK Rowling ou de Philip Pullman, qui ont non seulement capté l'imagination des enfants, mais aussi celle de leurs parents. Tous ces auteurs ont habilement rendu ces schémas mythologiques universels accessibles à une culture contemporaine.

Ce qui est moins évident cependant, c'est d’avoir une explication intelligible en termes simples sur la signification réelle de ces mythes universels et comment ils se rapportent à notre survie future. Car c’est là leur sens. C'est grâce à leur transmission, et pas seulement d'une génération à l'autre, mais d'une culture à une autre, que le motif essentiel de la vie est compris. C’est un thème qui provient d'une étude attentive sur la façon dont l'équilibre de la nature dépend des limites dans lesquelles se maintiennent son unité et sa cohérence.

La cohérence est une autre façon de décrire l'harmonie, et les Égyptiens avaient compris comment l'harmonie fonctionnait. Beaucoup de leur symbolique, dans leur art et leur architecture, démontre qu'ils tenaient l'harmonie pour être l’état suprême et vital. Tant et si bien que leur divinité la plus importante était considérée comme étant la Déesse de l' Harmonie.

Cette déesse était Maat, qui jugeait le registre des actes du Pharaon à sa mort. Elle pesait son âme avec la plume d'autruche qu'elle portait dans sa couronne, pour décider s’il pouvait aller dans l'au-delà. Si la balance s’équilibrait, tout allait bien, mais si ses méfaits faisaient pencher la balance, son âme était instantanément condamnée.

En ce sens, Maat était aussi la déesse de la vérité et représentait la justesse de la loi et de l'ordre universel. C’est en son nom que les choses étaient jugées. On disait qu’elle était présente à chaque moment de la justice, tout comme aujourd'hui, ce sont les joyaux de la Couronne ou une image de la Couronne britannique qui est placée au-dessus des procès dans les tribunaux, pour représenter la présence de la vérité souveraine.

Les Égyptiens sont bien connus pour leur culte du dieu Soleil, Râ, mais c’était Maat qui était suprêmement importante dans leur imagination et, bien que des milliers d'années se soient écoulées depuis que les pharaons ont été enterrés dans leurs tombes, les qualités de Maât restent toutes aussi importantes pour nous aujourd'hui.

Non seulement elle était la déesse de la vérité, mais les Égyptiens croyaient que le monde entier était soutenu par la présence active de Maat. Sans elle, l'univers entier se fragmenterait et s'effondrerait dans le chaos primordial d'où il était venu. Maat est l'essence même de l'harmonie et c’était donc le premier devoir de chaque Pharaon, le bien-aimé de Maat comme on l'appelait, de sauvegarder sa présence. Il maintenait la loi et administrait sa justice afin de s'assurer que l'harmonie régnât entre le Ciel et la Terre. »

Le Prince Charles dans son livre "Harmony" paru à l'automne 2010, version française chez Odile Jacob
Publié par dictionnaire sahaja yoga

Commentaires

Marie-Odile a dit…
C'est fantastique de vivre à cette heure de la synthèse qui nous permet de voir l'unité derrière toute chose. La connaissance des qualités requises pour être un bon Pharaon porte la mémoire, pas trop éloignée, du roi idéal personnifié par Shri Rama.

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