Les liens d'amour

« Et si des gens pleurent, se lamentent et disent tout le temps : "que faire, voyez-vous, je suis amoureuse et mon amant me torture ...", alors vous n'êtes pas plus amoureux que vous n'avez d'amant. C'est une sorte de problème psychologique, lui est un homme dominateur et vous aimez sa domination, c'est pourquoi vous êtes ensemble. C'est très simple.

Chaque être humain possède le respect de lui-même et il doit respecter son "soi", qui est l'Esprit en lui. Selon la loi de Dieu, personne n'a le droit de dominer, d'assujettir l'Esprit de qui que ce soit. Mais lorsque la liberté vous est donnée, vous passez à l’opposé qui est monsieur l'ego.

Vous ne savez pas comment utiliser votre liberté. Alors vous essayez de dominer les autres ! Votre liberté, la liberté de chacun est en danger : vous vous mettez au-dessus de tout le monde, torturez l’âme de tous, et vous dominez les autres par la terre, le capital et les biens que vous avez.

Que ce soit de cette façon ou d'une autre, si vous appartenez mentalement à l'une des catégories ou à l'autre, (sur le côté gauche ou sur le côté droit) vous allez contre vous-même.

Soyez simplement (équilibré) au centre et voyez par vous-même ce qui se passe, soyez-en simplement le spectateur: diffusez-vous de l'amour à quelqu’un d’autre? Si vous êtes un esclave, comment pouvez-vous aimer? Vous ne le pouvez pas. Si vous êtes non lié et dévergondé, comment pouvez-vous aimer?

L’amour a sa propre servitude, très douce et magnifique. Vous devez vivre avec ces limites. Vous appréciez cette servitude. Car si un petit enfant vient chez vous, il va mettre du désordre, c'est certain et c'est ce qu'il devrait faire. Et vous voudriez vous réjouir de ce désordre! Mais si votre liberté est mise à l’épreuve par ce petit enfant, alors vous n’avez pas de bon sens. C'est de la résignation, plutôt, dirais-Je que c’est de l'isolement, c’est se couper de votre aspect primordial, grand et vaste. C'est ne pas être capable de tolérer la liberté d'autrui. Un enfant n'a pas la liberté de pleurer dans sa maison ? Quelle est donc cette conception de la liberté? Une mère n'aurait pas le droit de dire ce qu’elle veut dire à son enfant, alors que c'est son devoir de lui monter ce qui est juste et ce qui est faux? Si un fils n'a pas le droit de manger ce qu'il aime dans la maison de sa propre mère, dans sa famille, alors quel genre de liberté avez-vous? Il y a une telle confusion des notions!

Donc cette sorte de liberté, est exactement l'opposé et l’extrême de cet esclavage. Mais au milieu, il y a l'amour par lequel vous êtes liés à chacun. Je suis liée à mes enfants, c’est sûr. Je suis fière d'eux. Ils m’attachent et Je les attache aussi, c'est un lien réciproque dont nous jouissons ensemble. Il y a un tel échange lorsqu'il y a un tel lien d'amour. »

Shri Mataji Nirmala Devi, conseils sur l’Agnya, Caxton Hall, Angleterre, 18/12/1978

Le premier exemple porte le nom de névrose par la psychanalyse, c’est une relation masochiste qui vient d’un déséquilibre du côté gauche. Le fait de dominer les autres vient d’un déséquilibre du côté droit. Au centre, il y a l’amour.

Ces liens d’amour si forts qui existent entre les membres d’une même famille ne sont pas ce qu’on appelle de l’attachement dans Sahaja Yoga. L’attachement, ou plutôt, le manque de détachement, c’est de toujours s’inquiéter de quelqu’un, même si ce n’est pas nécessaire. Ce sentiment ne génère pas de joie mais de l’inquiétude, du stress, alors que l’amour que l’on a pour les autres nous donne beaucoup de plaisir. Cet amour-là n’entrave pas notre liberté, alors que l’attachement nous enchaîne, même si le fait d'être parent implique des compromis face à une certaine idée de liberté. Cette différence est un point essentiel qui n’a pas toujours été bien compris et qui peut engendrer des malentendus sur la façon de se comporter avec ses enfants, par exemple.

Publié par Dictionnaire de Sahaja Yoga