III Jung, sa démarche


La synchronicité, marque des Ganas:
Les archétypes se manifestent à notre esprit mais ils peuvent aussi exister dans la vie réelle et objective : l'événement extérieur est en correspondance avec notre psychisme. C’est comme un lien, une connexion, qui n’est pas du type de la relation de cause à effet, mais qui s’apparente aux coïncidences de bon augure, d’événements qui semblent placés sur notre chemin par le hasard pour nous aider. Jung appelle ce phénomène la synchronicité. L'archétype agit comme un pont qui relierait le monde intérieur et le monde extérieur. Cette dimension est essentielle si l’on veut comprendre la notion d’Inconscient Collectif.

Sahaja Yoga ne parle de synchronicité mais de Ganas qui organisent les circonstances extérieures pour les faire aller dans un sens qui nous favorise. Plus notre connexion à la Paramchaitanya est forte, un autre nom Sahaj pour parle de la manifestation de l’Inconscient collectif, plus les Ganas ont de pouvoir pour agir dans le monde réel. Ainsi, c’est comme si l’univers répondait à la profondeur de notre méditation, ou comme si nos prières étaient directement entendues de Dieu ou de cet Inconscient. La Kundalini permet de faire ce lien entre nous et Dieu et la synchronicité est une réponse du Tout au questionnement que pose notre vie individuelle.

Une société fondée sur le pouvoir de l’ego:Le développement prodigieux de la raison, de la rationalité s’est fait au détriment du domaine de l'âme, de l'irrationnel et des sentiments, qui ont relégué la notion de synchronicité au rang de mythologie primitive. L'angoisse de l’homme moderne, qui est si présente dans nos sociétés liées à l’efficacité et au matérialisme, est liée au fait qu’il s’est coupé de ses racines spirituelles.

Tant que l'individu n’a pas réussi à intégrer les messages des archétypes de l'Inconscient, il subira cette espèce de vide intérieur, cette recherche d’un je ne sais quoi, car ces archétypes sont projetés en permanence dans la vie réelle. L’inconscient Collectif veut être reconnu par la conscience humaine et ne cesse de parler à l’homme. Même si l’ego a bouché les oreilles spirituelles de celui-ci, les archétypes reviennent dans les rêves ou dans la vie réelle pour montrer à l’homme qu’il lui suffit de faire confiance et de demander : ce monde infini et supérieur est perçu par ce qu’on appelle les messages du Virata.


Le risque de rechercher le Soi sans l’éveil de la Kundalini:Par l’introspection, l'homme pénètre progressivement le centre de son être intérieur. Il rencontre d’abord la persona (en latin : masque du comédien), le personnage social que son ego a construit. Puis il doit affronter et intégrer la partie ténébreuse de nous-même, l'ombre faite de nos défauts, mais surtout qui ouvre sur un monde plus vaste, celui du subconscient. Jung ne faisant pas cette distinction il l’appelle l'inconscient dans son ensemble, puisque tout ce qui n'est pas encore entré dans la lumière de la conscience apparaît comme rempli d'obscurité et de menace.
Mais l’homme peut devenir la proie d’un subconscient ou d’un supraconscient négatifs, c’est pourquoi il doit faire un processus d’individuation.


L’individuation pour se libérer:L'homme dépouille le monde extérieur de son pouvoir de fascination et devient vraiment un individu autonome. C’est ce qu’on appelle dans Sahaja Yoga être au centre, ni sur le côté droit et esclave de son ego, ni sur le côté gauche et étouffé par ses sentiments.
Cette individuation ne le coupe pas des autres et de cette force de l'univers : il vit au contraire en pleine conscience d’être en contact étroit avec le Tout et l'humanité toute entière. Il prend conscience qu’il est régi par l'Inconscient et ses archétypes. Il n’est plus soumis au "ça" à "l’ego" ou au "superego" mais suit sa propre règle interne, aussi innée et forte que celle qui gouverne l’ordre des éléments comme la mer et les astres.
Sahaja Yoga appelle cette conscience de la limite interne aux choses "le dharma".


Le Soi:L’homme est soumis à d’autres valeurs et d’autres lois qui sont cette fois-ci internes et dont l’évolution se fait peu à peu, en spirale. C’est comme cela que Shri Mataji présente l’évolution. L'être qui y est parvenu a le sentiment d’avoir un nouveau guide intérieur : le Soi (Selbst), situé au-delà du moi, de l’ego. L’ego retrouve sa place de satellite et non plus de maître.
On dira avec Sahaja Yoga que l’ego est le serviteur de l’Esprit et non le maître de la personnalité, ainsi la personne peut être véritablement libre. Comme seul l’éveil de la Kundalini permet cette distanciation, on peut en conclure que c’est le cas chez Jung, c’est un être qui a reçu la Réalisation de la grâce divine, par la seule force et la pureté de sa quête intérieure.

Cependant, à ce stade, Jung ne peut formuler les choses d’un point de vue métaphysique car il est avant tout un médecin qui doit rester dans le concret. Comparant les symboles du Soi et ceux qui expriment la divinité dans les religions et les mythes, il conclut malgré cela que le Soi est l'image de Dieu en notre âme.

L’ego de l’homme doit se comporter vis-à-vis du Soi comme un serviteur et non un maître, sinon c’est l’inflation et la chute, voir le mythe d’Icare.
Par contre, Jung affectionne particulièrement l'histoire de Philémon et Baucis car elle montre l'attitude juste à adopter : transformer son regard sur la vie par un profond changement de son être. (Voir le Livre Rouge)

L’obédience (surrender en Anglais):
L'homme a une attitude d’acceptation lucide face à ce que la vie lui présente, et dans cet abandon, cette obédience, il trouve la véritable liberté.
La liberté n’est pas seulement sujette au libre-arbitre, si celui-ci ne sert qu’à satisfaire les désirs aveugles, contradictoires et insatiables de l’ego. Le libre arbitre en est la condition nécessaire mais pas suffisante : il faut une adhésion consciente, aux messages de l’Inconscient Collectif, messages d’une intelligence et d’un ordre supérieurs, ce qui n’exclue pas la souffrance sauf peut-être pour les grands saints. Mais si souffrance il y a, elle n’a plus la même signification donc le même impact. Ainsi, l’homme trouve sa juste place dans l’univers et le vrai sens de sa vie.


A suivre…
Dialectique du moi et de l’inconscient, C.G.Jung, 1934
Psychologie de l'Inconsceint, Librairie de l'Université, Genève, 1953
Le nouveau paradigme, Jyoti, Publisud, 1998
C.G. Jung et la voie des profondeurs, Etienne Perrot, La Fontaine de Pierre, Paris, 1980
Photos : du Livre Rouge de C.G. Jung
Publié par dictionnaire sahaja yoga

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