L'homme témoigne de la nature



« En vertu de ses facultés de réflexions, l’homme s’est élevé hors du monde animal, et par son esprit, il démontre que précisément, dans le fait du développement de la conscience, la nature a investi un grand prix en lui.
Grâce à ce développement, il s’empare de la nature, reconnaît l’existence du monde, et, par cela même, le confirme en quelque sorte au Créateur.

De ce fait, le monde devient un phénomène ce qu’il ne serait pas sans réflexion consciente. Si le Créateur était conscient de lui-même, il n’aurait nul besoin de créatures conscientes ; il n’est également pas probable que les voies de la création, indirectes au suprême degré, qui ont gaspillé des millions d’années à la création d’espèces et de créatures innombrables correspondent à une intention polarisée sur un but….

Mais l’histoire de l’Esprit s’inscrit sur un autre registre. C’est ici que se glisse le miracle de la conscience réfléchie, seconde cosmogonie. L’importance de la conscience est tellement vaste qu’on ne peut s’empêcher de supposer que l’élément gisait probablement caché dans toute la mise en scène biologique, monstrueuse et apparemment insensée, sens qui a enfin trouvé, comme par hasard à se manifester à l’échelon du sang chaud et du cerveau différencié, non pas de façon intentionnelle ni prévue, mais comme ressentie à travers une "impulsion obscure", intuitive et tâtonnante.

En exprimant ces pensées, je n’imagine pas avoir dit quelque chose d’ultime dans le sens du mythe de l’homme ; mais je crois que c’est ce qui peut et doit être dit à la fin de notre ère des Poissons, face à l’ère qui vient, ère du Verseau, qui est une forme humaine. Le Verseau fait suite aux deux poissons en opposition et semble figurer le Soi.

De façon souveraine, il verse le contenu de sa cruche dans la bouche du "Piscis austrinus" qui présente un fils, un facteur encore inconscient…(La bouche du Poisson astral est formé par l’étoile "Formalhaut", mot arabe désignant le bouche d’un poissons, sous la constellation du Verseau)….

Nous ignorons jusqu’où peut s’étendre le processus de la prise de conscience et où il mènera encore l’homme. Il est, dans l’histoire de la création, un "novum", un élément nouveau, pour lequel il n’y a aucun point de comparaison. »
C. G. Jung, Ma vie, première édition en 1961, première traduction en 1966, chapitre 12

Cette image du Verseau est identique celle de la Kumbha en Inde, cette cruche qui symbolise le réceptacle de la Kundalini, dont de l’eau est l’élixir de vie éternelle, c'est-à-dire les vibrations de la Kundalini, et qui est un des objets des dévots de la Déesse (avec le châle).

L'homme est une création ultime de la nature, il arrive après de multiples efforts de celle-ci afin de présenter une conscience qui peut refléter son Créateur. Sa forme externe et biologique est peut être le fruit du hasard, mais l'évolution de son Esprit est, elle, comme écrite et attendue.
La nature et l'homme ne font qu'un, ils sont les expressions physiques d'une (In)conscience supérieure.
Image: Monet, les nymphéas
Publié par dictionnaire sahaja yoga

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