La psychologie veut tout normaliser


Pour Freud, initiateur de la psychanalyse pour beaucoup, y compris Jung, l’énergie sexuelle est la réponse majeure aux déséquilibres ou avancées de la personnalité humaine. Cette limitation écarte très tôt Jung, dès qu’il découvre que son ancien maître cherche à créer une nouvelle religion, et s’écarte d’une démarche scientifique. Sa théorie du complexe d’œdipe est elle-même fondée sur des hypothèses non vérifiées. Cette simplification du tout sexuel a finalement entaîné une perte de confiance des parents vis-à-vis de l’éducation et engendré chez eux un sentiment de culpabilité. Françoise Dolto qui n’a jamais renié Freud, exprime ceci :


« Maintenant, partout, il y a des psychothérapeutes d’enfants, des « psys » pour manipuler et récupérer les enfants dans le social, les rééduquer, au lieu de permettre à un enfant d’être ce qu’il est, de se déterminer par rapport au milieu qui l’entoure en soutenant sa confiance en lui-même et le sens de sa vie. On se rend compte que l’école n’est pas non plus ce qu’il faut pour bien des enfants ; dans la majorité des cas, c’est très difficile pour les enfants de réussir à l’école telle qu’elle est, tout en développant joie de vivre et sentiment de sa liberté créative et ludique…
La psychologie des processus conscients a développé une finalité de société qui a accentué l’esprit d’imitation et d’instinct grégaire qui tend à redresser tout ce qui paraît déviant. Donc, il faut définir pour tout la norme…Il est certain que cette banalisation du psychologisme n’est pas en soi réjouissante.
On sait aujourd’hui l’importance qu’il y a à communiquer et à ventiler des émotions par l’expression à quelqu’un…Alors que beaucoup de gens soient formés à écouter les autres est souhaitable. Mais manipuler ou culpabiliser ceux qui ne sont pas dans la norme, c’est faire plus de tord que de bien.
Ce n’est pas mieux d’accabler les parents qui souffrent de l’échec au bonheur de leur enfant...C’est terrible cette culpabilisation qu’on a inoculée au couple au nom de la psychanalyse, qui en avait déjà bien assez pris le pli, depuis Adam et Eve. En fait, c’est une mauvaise application de la psychanalyse, une perversion inconsciente de l’utilisation consciente des découvertes des lois de la dynamique de l’inconscient.

A l’époque où j’ai rédigé ma thèse de médecine, personne ne nous enseignait une approche spécifique des enfants. Je ne savais pas m’occuper d’enfants, peut-être tant mieux. Tout était, quant à la psychanalyse, encore à défricher. J’ai avancé pas à pas avec une technique de psychanalyse très classique mais en suivant mon intuition. Madame Morgenstein avait montré qu’un enfant, même bloqué, s’exprime quand on lui donne un moyen de communication non codé par l’adulte, tel que le dessin.
Freud, dans le cas du petit Hans, ne s’était pas servi du dessin. Il s’en tenait à la parole du père de Hans, l’enfant phobique. Plus que l’enfant même, c’était les projections du père et ses fantasmes qu’il a analysés, enfin ce dont se souvenait le père de ce que son fils lui disait, ce qui n’est pas la même chose. »
Françoise Dolto, la cause des enfants, chapitre 2, Robert Laffont 1985
Publié par dictionnaire sahaja yoga

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