Le yoga de Patanjali






Le mot "yoga" dérive de la racine sanskrite "yuj" qui signifie "joindre, unir". L’origine de la pratique du Yoga se perd dans la nuit des temps. Les premières traces écrites se trouvent dans la littérature védique (Rig Véda X, 136 ; Aryanaka).


Les sceaux de la civilisation de l’Indus (3300 – 1700 av. J. C.) représentent sans doute un yogi en position de méditation.



La transmission du yoga se faisait de maître à disciple. Le premier exposé fixant par écrit cette très ancienne tradition orale, est celui de Patanjali : le "yoga sutra", ou "yoga darshana". C'est un recueil de 195 aphorismes sur la Réalisation spirituelle. Il est divisé en quatre parties :

Première partie de 51 aphorismes :
Elle définit le yoga, et décrit l’activité mentale, car le but du yoga est la cessation de toute pensée, afin de ressentir la nature infinie de la conscience illuminée et intemporelle. Le second aphorisme est en cela une introduction de la suite : "le yoga est la suppression des pensées et émotions fluctuantes ».
Elle décrit aussi les différents niveaux de conscience qui élèvent jusqu’au "samadhi", l'état de conscience transcendant où il n'y a plus qu'une seule réalité, et les qualités nécessaires pour y parvenir.
Deuxième partie de 55 aphorismes :
Elle explique en détails ce qu'il convient de faire pour accéder à la réalisation spirituelle décrite dans la première partie. Les causes de la souffrance y sont étudiées et mises en parallèle avec le processus d'action-réaction qui fait que la plupart des humains ont l’impression de ne jamais progresser. La fin de l'errance est possible grâce aux 8 branches du yoga :
- Yama, les devoirs moraux élémentaires envers les autres comme envers soi-même (attitudes justes).
- Niyama, se discipliner et se mesurer dans la pratique quotidienne.
- Asana, être fermement et tranquillement établi.
Patanjali ne donne presque pas de détails. C'est souvent la seule partie connue par les pratiquants du hatha yoga, dont les postures ont été établies bien plus tard par différents "maitres" successifs.
- Prana yama, ce sont des exercices de respiration consciente. Patanjali définit la respiration yogique comme étant longue et fluide. Elle peut aider à entrer dans le silence du mental.
- Pratyahara, le bien-être non dépendant du conditionnement des sens.
- Dharana, est l'écoute subtile des sensations, de la respiration, des pensées qui passent, ou ne passent pas, l'activité du mental, des émotions, de la posture, ou du souffle.
- Dhyana, c'est la méditation profonde associée à la conscience du soi.
- Samadhi, c'est l'aptitude à devenir un avec l'Absolu.
Troisième partie de 55 aphorismes :
Elle décrit les "pouvoirs" surnaturels de l'Esprit, que l’on expérimente à partir des trois dernières branches du yoga, à savoir, Dharana, Dhyana, Samadhi. C'est une transformation de l'Esprit. Le méditant devient UN avec l'objet de sa contemplation et ainsi, peut tout connaître et commander la nature.
Quatrième partie de 34 aphorismes :
C’est celle de la libération. Il y a une description du cycle des désirs, du passé et futur, du phénomène de la perception, du mental par rapport à l'Esprit, ainsi qu’une vision intuitive de l'évolution qui place l'établissement dans l'état de liberté absolue comme le couronnement de toute l'évolution.


On voit que le Hatha Yoga d’aujourd’hui ne constitue qu’un petit aspect de ce qu’a décrit Patanjali dans la deuxième partie de son traité, et varie selon l'évolution personnelle des enseignants.
Article proposé par Louis-Marie, d'après "Patanjali et les yogas sutras" de Jean Bouchart d'Orval, ed Relié Poche ISBN 2-914-916-63-9
Publié par dictionnaire sahaja yoga

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